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Œuvres profanes de Matteo da Perugia (1390-1415)

Effectif :
1 chanteur
3 à 5 musiciens

On connaît très peu de choses à propos de Matteo da Perugia, probablement originaire de la ville italienne d'Ombrie dont il porte le nom. Nous savons par des documents comptables qu'il fut actif entre 1402 et 1416 à la Cathédrale de Milan, comme premier maître de chapelle. On le signale aussi à Pavie, à la Cour de l'Archevêque de Milan Pietro Filargo da Candia (1340–1410) pendant la même période. Finalement, peu importe, puisque tous les maîtres exerçant cette fonction de chanteur et d'enseignant avaient à l'époque des vies bien semblables. On n'est donc pas surpris que les quelques œuvres préservées se répartissent entre le religieux et le profane.

Après la lente et progressive mise en place de la polyphonie vocale, le XIVe siècle dominé par Guillaume de Machaut avait entraîné les nouvelles compositions dans des voies plus techniques, plus intellectuelles, que l'on a qualifié d'Ars nova, du nom du traité de Philippe de Vitry, grand théoricien de l'époque. Mais plus on avançait dans le temps, plus la complication l'emportait, notamment au niveau du rythme et des audacieuses superpositions de voix. C'est pourquoi la fin du siècle a été qualifiée d'ars subtilior, style musical très élaboré dont Matteo da Perugia est l'un des plus typiques représentants. Son œuvre profane consiste en 32 chansons françaises et italiennes, notamment sur les structures poétiques à la mode (virelai, ballade et rondeau), souvent d'une complication extrême. Cependant, chez lui, les excès maniéristes des années 1380 s'effacent peu à peu au bénéfice d'un style plus moderne qui s'imposera au début du XVe siècle, où une nouvelle souplesse commence à se manifester.

François Fleurot, avril 2012

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